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19 mars 2011

hiver *

(...)

Ce matin il y a de la neige partout. Nous en faisons état.

Tu me dis que tu n'as pas bien dormi. Je réponds

que moi non plus. Tu as passé une nuit épouvantable. "Moi aussi."

Nous sommes extraordinairement calmes et tendres

comme si chacun devinait l'état d'esprit délabré de l'autre.

Comme si nous savions ce que l'autre pensait. Ce n'est pas le cas,

bien sûr. Ce n'est jamais le cas. Qu'importe.

C'est la tendresse qui compte pour moi. Voilà le don

ce matin qui m'émeut et me tient.

Comme chaque matin.

(Raymond Carver, extrait de "Le don" dans "La vitesse foudroyante du passé")

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19 mars 2011

automne *

(...)

Seigneur, l'automne arrive.

Un vol de bernaches passe

dans le ciel. La petite jument lève

la tête, frissone, se remet

à brouter. Je vrois que je vais m'étendre

sur cette herbe moelleuse. Je fermerai les yeux

et j'écouterai le vent, et le bruit des ailes.

Rêver pendant une heure, heureux d'être ici

et pas ailleurs. Pour une part. Mais aussi

comprenant ce fait terrible :

des êtres que j'ai aimés sont partis

pour un autre et moindre lieu.

(Raymond Carver, extrait de "Le pré", dans "La vitesse foudroyante du passé")

19 mars 2011

été *

Fraîches nuits d'été.
Fenêtres ouvertes.
Lampes allumées.
Des fruits dans le bol.
Et ta tête sur mon épaule.
Ce sont les moments les plus heureux de la journée.

Avec les premières heures du matin,
bien sûr. Et juste
avant le déjeuner.
Et l'après-midi, et
les premières heures du soir.
Mais j'aime vraiment

les nuits d'été.
Davantage, je crois,
que tous ces autres moments.
Les tâches du jour accomplies.
Quand personne ne peut plus nous joindre alors.
Ni jamais.

(Raymond Carver, "Le meilleur moment de la journée" dans "La vitesse foudroyante du passé")

14 mars 2011

se perdre

"Je sentais en moi des larmes prêtes à jaillir, mais qui finirent par se perdre, ne sachant plus ni d'où elles venaient, ni où elles se rendaient..."

(Hanan El-Cheikh, "Histoire de Zahra")

3 mars 2011

Formes de pâtes italiennes

FUSILI

Torsades formées à l'origine en entortillant des spaghettis autour d'aiguilles à tricoter.

PENNE

Tubes de pâte cannelés dont les bords sont coupés en biais.

GNOCCHI

Petites boulettes ovales et cannelées à base de pomme de terre.

FUSILI COL BUCO

Fines torsades, longues comme des spaghettis.

FARFALLE

Papillons de pâte fine à bords dentelés, parfaits pour retenir la sauce.

FETTUCCINI

Longs rubans de pâte enroulés en forme de nid, tout comme les TAGLIATELLE.

RADIATORI

Petits "radiateurs" de pâte ondulée.

PAPPARDELLE

Rubans plus large que les TAGLIATTELLE.

RAVIOLIS

Carrés de pâte fourrés avec diverses farces.

RIGATONI

Courts tubes striés, comme les MACARONIS.

CASARECCIA

Courts rubans enroulés en S.

TORTELLINI

Petites pâtes farcies enroulées en anneaux.

CAPPELLETTI

Petits disques de pâte pliés en forme de chapeau.

CANNELLONI

Gros tubes de pâte que l'on farcit et que l'on cuit au four.

GENOVESINI

Tubes courts coupés en biais comme les PENNE.

BUCATINI

Spaghettis épais et creux.

CAMPANELLE

Pâtes à friselis en forme de clochettes.

NIDI

Nids de TAGLIATELLE qui se défont à la cuisson.

RUOTI

Petites rouelles de pâte.

MACARONIS

Petis tubes de pâte.

AGNELLOTTI

Poches de pâtes fourrées, de formes diverses.

CONCHIGLIE

Coquilles de pate de différentes tailles.

MAFALDE

Larges rubans de pâte à bords ondulés.

LUMACHE

En forme de coquille d'escargot.

AMORI

Torsades de pâte creuses.

 

(Ben Schott, "Les miscellanées culinaires de Mr. Schott)

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3 mars 2011

Huile d'olive : Spécifications

L'huile d'olive vierge est une huile provenant uniquement du fruit de l'olivier obtenue par des procédés purement mécaniques (pression ou exctraction centrifuge) : elle doit n'avoir subi aucun traitement autre que le lavage, la décantation, la centrifugation et la filtration - en particulier aucun traitement chimique et aucune altération thermique. Le Conseil Oléicole International (COI) définit 4 catégories d'huile d'olive :

VIERGE EXTRA

arôme et saveur : de première qualité. Teneur en acide oléique <0,8%

VIERGE

arôme et saveur : excellents. Teneur en acide oléique <2%

VIERGE COURANTE

arôme et saveur : bons. Teneur en acide oléique <3,3%

LAMPANTE

Utilisée pour le raffinage. Teneur en acide oléique <3,3%

 

(Ben Schott, "Les miscellanées culinaires de Mr. Schott)

28 février 2011

"Rome, une mère idéale dans son indifférence"

"Les intellectuels, les artistes qui vivent toujours entre deux dimensions différentes, la réalité et la fantaisie, trouvent à Rome le déclic libératoire, adapté à leurs activités mentales, avec le réconfort d'un cordon ombilical qui les retient solidement au monde concret. Puisque Rome est une mère, et elle est la mère idéale dans son indiférence. C'est une mère qui a trop d'enfants et qui ne peut donc pas s'occuper d'un seul, elle ne réclame rien, elle ne s'attend à rien. Elle t'accueille lorsque tu viens et te laisse partir quand tu t'en vas, comme au tribunal de Kafka."

(Federico Fellini)

("Federico Fellini, Voyage sentimental dans l'illusion et la réalité d'un génie", Fabrizio Borin)

21 février 2011

cent couleurs

Il faut prendre et quitter les routes. Déchiffrer cette montagne dans sa diversité. Gorges profondes comme un cri, rochers pareils à de géantes rotules, contreforts gris-bleu ou rouges. Surprendre ces collines porteuses d'arbres ou livrées à la vigne, s'affolant en langage de broussailles, explosant en cent couleurs, se débitant en tranquilles terrasses, en plaisants vergers. La découvrir, désinvolte comme le pin, austère comme le cyprès : et puis douce, affable, tendre...

(Andrée Chedid, "Liban", 1969)

20 février 2011

Est-ce ma moitié ?

Je n'avais pas de vrai amour pour qui que ce soit. Je cherchais un amour impossible, mon père m'avait raconté le mythe de la boule de Platon : "Au départ , l'homme et la femme ne faisaient qu'un jusqu'au jour où la boule originelle a été scindée en deux. Chacun sur cette terre va chercher sa moitié dont il a été amputé." Je regardais chaque garçon dans les yeux en me demandant : Est-ce ma moitié ? Mais je n'ai jamais senti chez quiconque cet appel des origines. Tomber amoureux n'était pas facile, il fallait tenir compte tout d'abord de la proximité. Beyrouth était tellement démantelé, brisé en une infinité d'îlots et d'univers qu'une fille avait intérêt à avoir un amoureux habitant la même rue et de préférence le même immeuble, sinon son amour serait impossible. Comme je n'avais pas de mec à moi, je traînais avec les voyous, à la sortie de l'école, je retrouvais les ados réunis en bas de l'immeuble, ils parlaient moto, musique, amour, mais jamais de la guerre ni de la politique, ni de religion, comme si on cherchait à oublier la guerre.

(Darina Al-Joundi & Mohamed Kacimi, "Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter")

(merci Manuel B)

19 février 2011

Petite terre

Petite terre. Quelques heures suffisent pour la sillonner, pour toucher ses frontières, les mots pour la décrire devraient tenir dans une coupe. Mais la phrase qui allait naître, s'inscrit dans le vent, balayée, gommée aussitôt. Ou bien d'autres s'empilent, l'enfouissent, sous une pluie de contradictions.

(...)

Peu à peu, l'obstacle aiguise l'appétit. L'insaisissable n'a aucune raison de décourager, il tient de la vie même. Abordons ce pays sans écarter la fascinante déraison, ni l'entendement du cœur ; sans fermer "l'œil passionné" fait pour ces terres instinctives et chaudes.

(...)

Devenez une immense oreille, penchez-vous aux feneêtres du coeur. Le Liban est un de ces lieux privilégiés qui ne vous laissent pas "à sec". "Imagination morte, imaginez", ordonne Beckett. Tout ici accule à l'invention, fait appel à nos mondes enfouis, à nos soifs "d'ailleurs". Tous nos passés s'y frayent un chemin, tous nos lendemains s'y cherchent. On pressent l'Asie, on reconnait l'Europe, on écoute la pulsation de l'Afrique, on s'émeut des mains ouvertes de l'Orient.

(Andrée Chedid, "Liban", 1969)

19 février 2011

Je murmure à l'oreille de mon père

Mon père est mort le jour où il a compris qu'il n'avait plus d'histoires à me raconter. Je suis devant sa dépouille. Il est nu, au milieu de la grande pièce, recouvert d'un simple linceul blanc. Allongé sur le dos, il a les mains croisées sur le sexe. Je le regarde, il a l'air tellement serein. C'est la première fois de ma vie où je le sens en paix. Je ne regrette pas sa mort. Je savais depuis longtemps qu'il allait mourir parce qu'il m'avait tout dit. De la fenêtre ouverte, je vois les maisons de mon village, Arnoun, qu'on appelait château de Beaufort. Les maisons bombardées fument encore. L'armée israélienne vient juste d'évacuer le Sud-Liban après vingt ans d'occupation. Je vois les collines alentour, elles sont noires de monde. Les gens sont venus de Tyr, de Sidon, de Damas, d'Alep, de Beyrouth, d'Aman assister aux funérailles de mon père. Je lui caresse le visage, il a une peau de bébé, même pas froide. C'est le mois de janvier. Il pleut, je sens l'odeur de la pluie monter de la terre rouge du Sud-Liban. Ke vois, au loin, les plaines de la Galilée. Je vois, là-haut, la neige qui tombe lentement sur les sommets du Mont Hermon. Le porte de la chambre s'ouvre, des femmes en noir surgissent. Elles pleurent, elles gémissent. Elles se jettent sur mon père. Elles lui embrassent le visage. Elles lui embrassent les pieds avec une avidité ! Je murmure à l'oreille de mon père : "Salopard, tu n'en rates pas une".

(Darina Al-Joundi & Mohamed Kacimi, "Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter")

(merci Manuel B)

17 février 2011

Le menuet

Matins brillants.
Jours où je veux tellement que je ne veux rien.
Cette vie seulement, sans plus. Pourtant,
j'espère que personne ne viendra.
Mais si cela est le cas, j'espère que c'est elle.
Celle avec les petites étoiles en diamant
à la pointe de ses pointes.
La fille que j'avais vu danser un menuet.
Cette antique danse.
Le menuet. Elle dansait ça
comme il fallait le danser.
Et comme elle l'entendait.

(Raymond Carver, "La vitesse foudroyante du passé")

(merci Julie H)

17 février 2011

Un après-midi

En écrivant, sans regarder la mer,
il sent que la pointe de son stylo commence à sombrer.
La marée descendante découvre les galets.
Mais ce n'est pas ça. Non,
c'est parce qu'à ce moment là elle choisit
d'entrer dans la chambre sans le moindre vêtement.
Étourdie, sans même savoir où elle est
pendant quelques instants. Elle rejette ses cheveux en arrière.
S'assied sur la cuvette, les yeux fermés,
tête baissée. Jambes écartées. Il la voit
dans l'embrasure. Elle se rappelle
peut-être ce qui s'est passé ce matin.
Car après un temps, elle ouvre un œil et le regarde.
Et sourit tendrement.

(Raymond Carver, "La vitesse foudroyante du passé")

(merci Julie H)

12 février 2011

lumineusement

"Pour moi, à moins d'être artiste, poète, savant ou à la rigueur, champion de quelque chose, la vie n'as aucun sens. Les années redoublent alors d'intensité, se multiplient et prennent un goût fruité. Le temps a beau passer, puis cesser de passer, enfin être passé, les souvenirs anciens demeurent précieusement, merveilleusement, lumineusement présents."

(Andrée Chedid, "L'Etoffe de l'univers")

12 février 2011

Big City Girl

"J'ai aimé les cités. Je ne pourrais me passer d'être foncièrement urbaine. Je m'attache aux pulsations des villes, à leur existence mouvementée. Je respire dans leurs espace verts. Elles retentissent dans mes veines et Paris comme Le Caire me collent à la peau."

(Andrée Chedid, "L'Etoffe de l'univers")

12 février 2011

Divine comédie

"Si j'ai bien compris, il semble que vous voyiez dans l'avenir ce que le temps nous apporte mais que pour le présent il n'en soit pas de même. Nous voyons, dit-il, comme ceux qui ont la vue mauvaise, les sont qui sont éloignées de nous... Quand elles s'approchent ou s'accomplissent, vaine devient toute notre intelligence. Aussi tu peux comprendre que notre connaissance disparaîtra complètement, dès l'instant où sera fermée la porte de l'avenir."

(Dante, "La Divine Comédie")

5 février 2011

ange

" (silence)
- Un ange passe.
- Normal, il est 1h20.
- Et alors ?
- Les anges passent toujours à 20 de chaque heure... Et à moins 20."

(extrait de dialogue, "Jules et Jim" de François Truffaut)

5 février 2011

L'inconnu

"La moindre chose contient un peu d'inconnu. Trouvons le"

(Guy de Maupassant)

5 février 2011

L'âme

"Les larmes lavent les vitres de l'âme"

(August Strindberg, "Un Songe")

5 février 2011

Les mots

" (...) mais les mots, si vagues qu'ils soient, restent encore trop précis pour exprimer ces choses ; il faudrait cette langue incertaine qui se parle quelquefois dans les rêves, et dont on ne retient au réveil que d'énigmatiques fragments n'ayant plus de sens."

(Pierre Loti, "Pêcheur d'Islande")

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