parfois un visage reste
"Les films passent, parfois un visage reste. Jean Seberg était entrée dans notre vie avec l'air de ne pas s'en soucier, un beau jour sur les Champs Elysées, à vendre le Herald à la criée... Heureusement que Godard passait par là pour l'expédier sans retour dans nos mémoires. Ce n'est que beacuoup plus tard que nous avons compris que sa beauté si idéalement enfantine brûlait des mêmes flammes, qu'elle voilait les mêmes peurs où nous aussi risquions de nous perdre. Au bout de la course où Jean s'était jetée à vau l'âme, une banquette de voiture, un tube de barbituriques et, dix jours durant, son corps mort frolé par les passants aveugles de l'autre côté de la vitre. Depuis samedi, le monde est un peu plus laid..."
(Libération, lundi 10 septembre 1979)
(merci Pascale G.)